Compte rendu – Xibero Trail-Holzarte Orhi 2019

Larrau 42 km – D+2800

Le bonheur dans les montagnes Basque

Compte rendu - Xibero Trail-Holzarte Orhi 2019 Larrau cours Basque

2ème course de l’année en montagne, et celle là je l’attendais avec grande impatience !

L’année dernière, à la même époque, je partais courir pour la 1ère  fois dans les montagnes Basques, sur le petit format de la course. Je me souviens, comme si c’était hier, de ces 14Km de bonheur ! J’avais pris le temps de regarder l’arrivée des 1ers du maratrail, j’avais des étoiles plein les yeux ! Une chose était sûre dans ma tête, l’année prochaine moi aussi je serais sur le long format.

Et voilà comment une année plus tard, je me retrouve avec le dossard n°18 (oui je me suis jetée sur les inscriptions dès l’ouverture !) pour le départ des 42 km en pleine montagne Basques.

Cette course annonce aussi le début des vacances puisque nous arrivons dans le joli petit village de Larrau le vendredi dans l’après-midi. Nous dormons pour la nuit dans le camping d’Ixtila qui a très gentiment accepté de nous recevoir à la dernière minute.

La soirée se passe autour d’une bonne assiette de patates douces, d’œufs et de compote. L’amoureux peine à me réconforter devant mes angoisses grandissantes pour la course. Nous refaisons le tour de ma préparation ensemble, des enjeux que cette course représente vraiment pour moi et surtout il tente de me faire reprendre un peu confiance en moi. 42km, je suis capable de les faire, mais avec autant de dénivelé et de temps de course, je suis vraiment dans l’inconnu !  STOP aux réflexions, il est temps de dormir, demain le réveil sonne tôt.

Départ 7h00 pour les 42Km

5h00 : Après une plus ou moins bonne nuit, j’émerge doucement dans cet air froid de la montagne Basque. Frontale fixée sur la tête, je prépare mon petit déjeuner, avec mon habituel gâteau de carotte, une compote et un grand thé.

Je check une dernier fois les ravitaillements dans mon sac, je prends un peu de temps pour sortir bébé chien et prendre un peu de sa tendresse qui m’apaise un instant.

Il fait très froid pour moi ce matin, et partir en simple tee-shirts me semble trop léger à mon goût, je trouve alors une veste légère ; ça fera parfaitement l’affaire pour le début de la course.

6h30 : Je monte dans le centre du village d’où part la course. Un petit café nous est gentiment offert, parfait pour me réchauffer. À peine le café dans les mains, j’entends mon nom… Alors là, soit c’est le stress qui me fait entendre des voix, soit quelqu’un m’a reconnue, moi et ma tête de mal réveillée…

Bon pas de panique, je ne perds pas encore la boule, c’est Mathieu qui me suit sur Facebook et qui effectivement m’avait annoncé son départ lui aussi sur cette course. Nous échangeons quelques mots avec ses amis, un vrai moment d’oxygène pour moi, je commence à me déstresser enfin !

Il est grand temps de prendre ma place dans le sas de départ. Pas très confiante, je me mets bien loin de la ligne de départ. J’ai toujours aussi froid, mais doucement mes yeux se remplissent d’Etoiles, je regarde cette montagne et ce lever de soleil… j’écoute d’une demi-oreille les directives de l’organisation. J’apprends avec soulagement qu’une heure est rajoutée sur les barrières horaires, ouf une petite chance pour moi de pouvoir les passer… il faudra donc que je fasse les 22 premiers km en moins de 5h et les 32 en moins de 7h00. Pas facile, mais plus jouable que les 4 et 6h annoncées initialement.

Aller, plus de bla bla, je rentre dans ma course, j’entends les chiffres basques qui annonce le top départ…

…1 bat, 2  bi, 3 hiru c’est parti, un pied devant l’autre on se retrouve à l’arrivée…

1 à 5 km : On part pour 4km de descente. Au 1er km, déjà les premiers embouteillages, ça commence à râler dernière moi, mais les petits cours d’eau demandent de ralentir le rythme, et forcement on devient vite tous agglutiné  les uns aux autres.

On sort du sous-bois, le terrain est vallonné et déjà quelques participants se préservent pour les km à parcourir et décident de marcher sur les côtés. J’en profite pour doubler quelques groupes de coureurs et trouver mon allure.

On arrive rapidement sur la route qui nous ramène au sentier direction la passerelle d’Holzarte. Et bien sûr je commence à avoir bien chaud, je tente tant bien que mal de retirer ma veste sans perdre trop de temps, ni trop me fatiguer (je n’avais pas envie de m’arrêter pour l’enlever, je faisais tout ça les bâtons dans une main et le sac sur une épaule). Aller, veste dans le sac, je mets en place mes bâtons et go, c’est parti pour manger des côtes !

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5 à 10 km : Après une belle petite côte qui commence à bien chauffer les cuissous, la passerelle d’Holzarte fait son apparition, le paysage est grandiose ! Arrivée devant la passerelle, on nous fait ralentir et marcher sur les quelques mètres dans le vide… on a vite tous le mal de mer, et même une fois arrivés sur le plancher des vaches, dans la tête ça tangue encore. Allez, je reprends mes esprits et mes battons, la montagne m’appelle.

10 à 15 km : Le terrain est bien plus roulant que je ne l’avais imaginé, plusieurs km en sous-bois sur une pente douce m’obligent à garder un bon rythme de course. Je suis prise d’un violent point de coté qui m’oblige à ralentir fortement et même à marcher… je peste, depuis quelques mois ce problème devient de plus en plus courant. Plusieurs coureurs me passent devant, je tente alors de garder la tête froide, de toute façon à un moment ça finira bien par vraiment monter et je pourrais tirer mon épingle du jeu.

Arrivée au 12km, c’est le 1er ravitaillement, j’ai les pieds complètement trempés, le dernier km parcouru était dans la gadoue. Pas d’arrêt au stand pour moi, je fixe les dragonnes à mes bâtons et commence enfin à manger du dénivelé.

15 à 20 km : Les km passent très vite, je mange toutes les 30 mins un morceau de barre ou une gomme, et je bois en moyenne toutes les 10min. Les côtes sont raides mais le paysage que m’offre la montagne Basque vaut pour moi tous les efforts du monde.

20 à 25 km : À la moindre descente, je suis très vite déstabilisée. Le chemin que nous empruntons n’est vraiment pas large et je peine à mettre un pied devant l’autre sans trébucher. Les côtes par contre, je les adore, je ne ressens pour le moment aucune fatigue musculaire. La tête dans les montagnes, j’ai un sourire indécrochable ! On passe le 2ème ravitaillement. Là non plus, pas d’arrêt pour moi, les flasques et la poche à eau sont encore bien remplies et je ne manque pas de nourriture.

Un bénévole nous annonce que nous avons encore une vingtaine de minutes avant d’arriver au MUR et qu’il valait mieux qu’on s’économise… Et là mes yeux tombent sur ce fameux MUR. Un « À oui quand même ! » me sort de la bouche, ce n’est pas un mur c’est un roc !… C’est un pic !… C’est un cap ! Que dis-je c’est un cap ? c’est une péninsule !

Me voilà face à ce mur, je me sens toute petite, et de regarder le sommet me fait tourner la tête. Un coureur me dit qu’il faut en moyenne 25min pour le monter, bon 25 min c’est quoi ?! allez, je réfléchis pas, un pied après l’autre, les bâtons pour me hisser et je monte sans vraiment réfléchir. Je ne regarde ni en haut, ni en bas, pour ne pas être prise de vertige. Mes yeux ne fixent que les prochains points d’appuis de mes pieds. C’est bon, arrivée au Pic Otxogarrigaina ! le sourire jusqu’aux oreilles, pour moi le plus dur de la course est passé. Je suis passée bien avant la barrière horaire du dernier ravito, j’ai monté le MUR en 23 min, je ne souffre d’aucune douleur musculaire et la tête est toujours autant heureuse d’être là !

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25 à 30 km : les prochains km sont bien plus cool, le terrain reste vallonné, mais je continue de courir quand la pente me le permet et marche avec les bâtons sur les plus grosses côtes. Je suis étonnée de ne toujours pas avoir eu de coup de barre, habituellement au bout de 3 ou 4h00 de course, j’ai un petit coup de mou ou pire ; là rien, bien au contraire : je souris et je suis en extase devant les montagnes. L’air de la montagne doit jouer sur mes émotions…

30 à 35 km : j’arrive au 3ème ravito, j’en profite pour prendre un verre d’eau. Après tout, les 2 barrières horaires sont passées sans problème, je n’ai maintenant plus du tout de pression, et je me rend compte qu’il serait peut être temps que je prenne plus confiance en moi !

Un bénévole nous félicite et nous dit qu’il reste encore une partie compliquée mais que c’est bientôt fini. Je lui réponds, grand sourire aux lèvres, que de toute façon le plus dure était passé… sa réponse… « heu non je ne pense pas ! » Comment ça, qu’est-ce qu’il veut dire ? le mur est passé, il reste moins de 12 km pour arriver, que peut-il vraiment nous attendre ?!

Bon, la question ne s’est pas posée très longtemps ; nous voilà partie sur plus de 2Km dans la montagne, en alternant marche sur sentier et escalade dans les rochers. Mais sur cette portion, il y a une telle ambiance qu’il m’est compliqué de réellement dire si je trouve ça dur. Pleins de marcheurs, d’amis et de familles de coureurs sont là pour nous encourager. Entre les cloches, les applaudissements et les encouragements, ces 2 km n’ont pas été si durs que ça !

Non, moi, ce qui m’inquiète vraiment, c’est la fin du parcours, le moment où il va falloir arrêter de monter pour redescendre sur Larrau. Si mes cuissous sont entraînés pour manger du dénivelé sans couiner, ils sont bien moins prêts à manger de la descente ! Mais pourtant, arrivée au 33ème km, il n’y a plus le choix ! Allez c’est parti, tant bien que mal, je tente de courir mais c’est presque peine perdu. J’ai vraiment peur de me faire mal à cause des rochers ; je tente de trottiner pour ne pas mettre plus de temps à descendre qu’à monter… Le terrain devient moins rocheux, mais je crois bien que c’est pire pour moi, je finis sur les fesses tous les 100m et je vois surtout 4 ou 5 coureuses qui me passent devant à toute vitesse.

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35 à 42 km : Bon, je ne râle pas, de toute façon je n’ai pas leur niveau en descente. Elles apparaissent déjà comme de petits points noirs en contre-bas de la montagne …

J’arrive au dernier ravitaillement, la descente m’a vraiment épuisée. Un petit verre d’eau, un morceau de banane et je repart. Ma montre a décidé de ne pas finir la course avec moi (plus de batterie)…

Je ne sais pas du tout combien de km il me reste à courir, mais je vois que nous continuons toujours à descendre, cette fois-ci dans un petit sous-bois. Je laisse un ou 2 participants me passer devant.

Un coureur me talonne depuis un petit moment, nous nous sommes croisés plusieurs fois pendant la course. Après lui avoir proposé de le laisser passer, il se met finalement à ma hauteur et nous voilà parti à papoter sur toute la fin de la descente (2 ou 3km). Bon ok, je vous l’accorde, ma fin de course avait plus des allures de footing entre amis, mais j’étais tellement bien. Je sentais au fond de moi que j’avais trouvé le format de course qui me correspondait, celui qui me rendait heureuse et qui visiblement ne jouait ni sur mon mental ni sur mes capacités physiques.

Alors sur ces 3 derniers km, nous avons discuté de la pluie et du beau temps avec Anthony, de nos futures courses à venir et même si nous ne nous recroiserons peut-être jamais, je trouve toujours ça plutôt cool de partager notre passion avec d’autres coureurs. Après tout nous ne sommes pas des pros, nous faisons ça pour notre plaisir avant tout !

La ligne d’arrivée est toute proche, nous finissons à quelques secondes l’un de l’autre. J’ai bien tenté de faire la fille fatiguée en passant devant les drapeaux Basques de la ligne d’arrivée, mais même l’amoureux ne l’a pas cru ! Je lui saute dans les bras heureuse d’arriver aussi bien, et là je regarde le temps qui m’a fallu pour courir ces 42km… 7h46 Whoua…. Moi qui pensais mettre plus de 8h30… quelle belle surprise Merci Coach pour cette prépa, même toi tu n’y croyais pas vraiment mais pourtant les séances ont porté leurs fruits !

Les montagnes Basques m’ont encore une fois émerveillée et m’ont fait perdre quelques ongles mais bon ça je finis par m’y  habituer. Même si 42 km avec un tel dénivelé n’est pas donné à tout le monde, je vous conseille quand même de participer au moins au petit format de la course, vous ne verrez  plus ni la montagne, ni le trail de la même façon.

Alors un grand merci aux organisateurs de cette course, aux bénévoles et à tous ceux croisés sur la course qui ont su donner une ambiance unique à ce trail. Vous pouvez déjà me réserver un dossard pour l’année prochaine, je resigne pour galoper dans les montagnes Basques. Mais pour le moment j’enfile mes jolies espadrilles, floquées Xibero Trail, c’est l’heure de la récup !

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Pour plus de photos  c’est ICI 

Et le classement général des courses ICI 

Le parcoure et ma course sur STRAVA

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