Ce que je prends sur une course d’ultra-distance

Il faut plusieurs aventures pour trouver son setup idéal et j’ai passé quelques courses à prendre des notes sur mon matos emporté pour rien ou au contraire qui me manquait. La Poco Loco m’a permis de valider mon setup idéal pour de l’ultra, c’est toujours un peu à peaufiner en fonction de la météo prévue ou de la distance, mais ce que je vous propose dans cet article est l’idéal pour moi sur une course de trois à sept jours. Je ne parle pas en matière de distance qui, pour moi, ne veut souvent rien dire, tout dépend si c’est une trace gravel ou sur la route, si c’est un parcours plat ou en montagne… Sur trois à sept jours je sais que je vais devoir forcément faire des microsiestes et avoir besoin d’un minimum de confort.

Là encore le sommeil et le confort sont propres à chacun ; selon certaines personnes je prends des choses en trop, pour d’autres c’est beaucoup trop minimaliste.

Vous pouvez vous en inspirer comme base et ensuite, comme écrit plus haut, c’est en testant votre équipement que vous trouverez la bonne configuration.

Je vous donne un peu plus de contexte pour comprendre mon choix de produits.

Sur une épreuve qui dépasse deux nuits dehors je sais pertinemment que je vais faire des microsiestes. Je sais aussi qu’elles arriveront au moment où je suis le plus épuisée donc aucune envie ni force de monter une tente ou gonfler un matelas.

Je cherche le confort, oui ! Mais aussi à être le plus léger possible, vous pouvez, si vous avez les moyens, acheter des affaires en fonction de leur poids mais bien souvent ces produits sont hors de portée de ma bourse. J’ai peut-être aussi la chance de trouver du confort sans trop de superficiel. Typiquement, je ne prends pas de matelas pour dormir, ni duvet, et je n’ai pas non plus de vêtements de rechange. C’est un choix qui me convient sans problème.

Pour gérer le froid je préfère dormir en journée et JAMAIS au sommet d’un col ni même près d’un point d’eau (lac, rivière…).

La bagagerie

Pour prendre tout mon petit bazar j’ai trois sacoches de vélo et un sac banane.

Dans ma sacoche de tige de selle je mets tout ce dont je n’ai pas souvent besoin, mes affaires pour dormir, matériel de réparation (et j’espère toujours de pas en avoir besoin…) et textile chaud ou de pluie.

Dans la sacoche avant du guidon je mets la partie recharge de l’électrique (batterie externe, câbles).

Dans la petite sacoche de cadre, au départ elle est vide bien souvent ou simplement avec ma paire de lunettes de vue ou de soleil. Mais elle sert par la suite de garde-manger ou de poubelle.

Et dans la banane je mets mon ravitaillement, ma veste de pluie ou mes vêtements chauds que je veux avoir rapidement sous la main sans avoir à descendre du vélo pour les attraper dans la sacoche de selle.

Je vous classe par « thème » mon matériel pour mieux vous y retrouver.

Textile

  • Cuissard Wilma, le top avec ce cuissard c’est qu’il est vendu avec deux peaux de chamois amovibles, fini le cuissard qui pue ! Je peux laver chaque soir ma peau de chamois et la faire sécher jusqu’au lendemain soir. Ces cuissards sont disponibles pour hommes et femmes.
  • Jambières, très utile pour le matin quand il fait froid mais surtout pour dormir.
  • Manchettes, de même que les jambières, je les utilise quand le soleil tombe et pour dormir.
  • Sous maillot, été comme hiver il permet de réguler la température corporelle.
  • Culotte, oui, étrange alors que l’on ne met jamais de sous-vêtement sous un cuissard, je la prends pour dormir ! J’ai une tenue absolument horrible avec culotte et jambières mais je ne macère plus dans mon cuissard et ça, c’est l’ultime confort pour dormir.
  • Doudoune, elle remplace un duvet, je la mets toujours pour dormir, le matin quand l’humidité s’installe et pour descendre un col. Elle prend très peu de place mais tient très chaud.
  • Deux paires chaussettes, en cas de gros froid, je mets les deux paires la nuit pour dormir, mais surtout je suis bien contente de pouvoir avoir les pieds de nouveau au sec quand la pluie cesse de tomber et que je change de chaussettes.
  • Brassière, pas grand choses à dire… je suis une nana, sans brassière c’est moins cool !
  • Maillot court, je prends toujours le même maillot pour l’ultra, j’adore ce modèle qui n’est ni trop chaud ni trop aéré, qui a énormément de poches, six au total !
  • Gants courts, pour la journée des gants adaptés pour faire du vélo bien sûr !
  • Gants longs, là encore comme les jambières et manchettes, très utiles pour dormir et supporter le froid.
  • Veste de pluie, c’est l’un des grands indispensables pour moi, que ce soit en été comme en hiver, je ne pars jamais sans, on ne connaît vraiment jamais la météo sur un ultra, et finir avec des vêtements trempés, ce n’est vraiment pas ce que je vous conseille.
  • Pantalon de pluie, j’ai mis très, très longtemps à en avoir un, je ne le prends que si je ne suis pas sûre de la météo ou que sont annoncées de fortes pluies, ça évite d’avoir un cuissard trempé qui pourrait provoquer rapidement des irritations sur mon popotin. Je l’ai aussi déjà utilisé une nuit où il faisait vraiment froid pour avoir une couche supplémentaire de protection.
  • Tour de cou, j’en prends deux, c’est aussi utile par temps froid que chaud, je l’utilise autour du cou ou en bonnet, je le mets la journée et la nuit, et, en cas de trop forte chaleur, je l’humidifie pour l’avoir dans le cou ou pour me rafraîchir le visage.

Électronique

  • GPS, j’ai acheté mon premier GPS pour la Race Across France, ça faisait partie du matériel obligatoire et depuis que je l’ai je me demande comment j’ai pu faire sans… je suis très satisfaite de ce modèle, je n’ai pas de réelle comparaison à faire avec un autre modèle ou marque, la cartographie est précise même en gravel, l’autonomie plutôt bonne et jamais de bug !
  • Lampe avant, trois puissances, autonomie d’une grosse nuit, c’est un plaisir de pouvoir y voir comme en plein jour sur les descentes ou par mauvais temps.
  • Lampe arrière, elle peut passer plus de deux jours allumée sans être rechargée ! Et quand on connaît les difficultés de la gestion de toute la partie électrique, moins il faut recharger son matériel mieux c’est !
  • Frontale, ça donne la petite touche d’aventurier aux ultra-cyclistes, mais la frontale sur le casque, c’est encore plus utile à mon sens en gravel, tu ne vois pas simplement devant ton vélo mais là où tu portes ton regard.
  • Batterie externe, l’indispensable ! J’en prends même deux, c’est avec elles que je recharge absolument tout. Elles ne sont pas trop encombrantes et permettent de recharger plusieurs fois le matériel. Leur seul problème est qu’il faut plusieurs heures pour les charger. Quand elles sont vides, c’est un gros arrêt boulangerie/dodo qu’il faut faire.
  • Écouteurs, je vis en général avec la musique dans les oreilles toute la journée, c’est encore plus vrai sur les courses d’ultra. Ces écouteurs permettent d’entendre les bruits extérieurs tout en apportant du très bon son. Avec leurs dix heures d’autonomie ils s’oublient complètement, c’est du gros 10/10 ces écouteurs !
  • Câbles de chargement, une batterie externe c’est bien, mais sans quoi raccorder les appareils c’est compliqué… Quasiment tous mes appareils se rechargent en USB C pour éviter d’avoir trop de câbles qui se baladent.
  • Base de chargeur 320 W, là encore, si vous l’oubliez et que vos batteries sont à plat… ça va être très compliqué ; et pour l’avoir déjà oublié… je sais de quoi je parle !

Ravito

Je m’arrête souvent, voire très souvent, en boulangerie, mais je pars toujours avec un minimum au cas où la trace ne permet pas un ravitaillement régulier.

  • Barres Holyfat, je les utilise depuis des années en course à pied et elles m’ont suivie sur mon vélo, j’aime autant leur goût que leur texture et elles tiennent vraiment au corps !
  • Gel, OK, ce n’est pas donné, mais c’est ce qui marche le mieux quand tu arrives au bout de ta vie et que tu as besoin de reprendre un peu de lucidité ! Attention ! en revanche, quand ça ne fait plus effet tu prends une grosse claque de fatigue !
  • Boisson, l’eau c’est bien mais l’on perd beaucoup trop de sel sur les courses, boire que de l’eau ne donne pas tous les nutriments dont votre corps a besoin.

Dodo

  • Coussin, ça va paraître bizarre, mais je n’ai aucun souci à ne pas avoir de matelas, je peux dormir sur une dalle en béton ou une palette mais jamais sans mon coussin ! Avec la tête bien installée, c’est direct au pays des rêves !
  • Bivy d’urgence, c’est ce qui prend le moins de place et qui permet d’avoir une isolation thermique très correcte.
  • Drap de soie, gros indispensable, je le mets directement dans mon bivy pour le ranger dans ma sacoche, je gagne du temps et de la place. C’est une protection thermique en plus, et avec ce setup je n’ai vraiment pas froid !

Hygiène

  • Brosse à dents pliable, pour un gain d’espace et comme je passe quand même ma journée à manger, pouvoir se laver les dents c’est bien agréable.
  • Dentifrice, je ne prends pas le tube entier, je le verse dans un petit pot.
  • Lingettes intimes, je privilégie une lingette réutilisable si j’ai un point d’eau, mais sinon elles dépannent vraiment bien.
  • Cotons réutilisables, toujours sur le dessus de ma sacoche de selle pour les faire sécher c’est le plus pratique et sans déchet.
  • Crème anti-frottements, j’en mets surtout sur un ultra route et en été, là encore je ne prends pas un gros tube mais je transfère dans un contenant plus petit et réutilisable.
  • Crème super hydratante, alors ça, c’est LA meilleure découverte ! Je me tartine littéralement le derrière et l’entrejambe quand je dors, elle répare très vite les tissus et permet de repartir après une sieste avec une peau un peu apaisée. Elle me sert surtout en fin de course après une bonne douche pour retrouver un popotin convenable rapidement.

Matériel de réparation

On ne sait jamais ce qui peut nous arriver sur une si longue distance, je vous donne une liste de matériel, et plus j’en fais plus j’en rajoute… il arrive toujours des choses improbables…

  • Une pompe, c’est à avoir que ce soit en ultra ou en sortie du dimanche !
  • Multitool, qui va vous permettre de démonter, régler et réparer votre vélo.
  • Chambre à air, rendue souvent obligatoire par les organisations, encore plus si vous ne roulez pas avec des tubeless !
  • Kit réparation tubeless, permet de réparer une crevaison en deux minutes grand max, je ne repasserai pas en chambre à air rien que pour ça ! Pas de pneu à démonter et à remonter.
  • Maillon rapide, on ne sait jamais si la chaîne casse.
  • Une petite longueur de chaîne, là encore ça peut être utile.
  • Embout de valve, si vous êtes en tubeless et que par mégarde vous en cassez un, c’est indispensable !
  • Patches de réparation, en cas d’une déchirure sévère sur un pneu ou sur chambre à air.
  • Patte de dérailleur, j’avoue que je ne l’emporte quasiment jamais, mais beaucoup ne finissent pas une course à cause de cette toute petite pièce…
  • Scotch (guidoline ou d’électricien), ça peut vous servir à de multiples choses.
  • Des plaquettes de frein, surtout sur des traces avec beaucoup de montagne.

Je rajouterai même maintenant des cales SPD et des rayons, comme je vous l’ai dit, c’est une liste non exhaustive.

Je suis curieuse de savoir ce qu’il manque ou est en trop pour vous dans le matériel que j’emporte. Dites-le-moi en commentaire. Ça pourrait me donner des idées pour perfectionner mon setup.

Be First to Comment

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *