Compte rendu – Trail des Mouflons 2020

Compte rendu – Trail des Mouflons 2020

Le petit Mouflon – 23 km 600D+ – Cherveix-Cubas

Cette course n’était pas dans le planning des courses 2020 (que vous pouvez retrouver ICI). Ce n’est pas une course avec une recherche d’objectif ou de performance, elle entre simplement dans mon plan d’entraînement, histoire de ne pas oublier à quoi ressemblent un dossard et une arche d’arrivée =)

En plus, on était plusieurs du groupe Bergerac Running à vouloir y participer. Une sortie entre amis, ça donne toujours envie. Mais la seule bien élevée du groupe qui avait pris son dossard à temps, c’était moi… Par chance, j’ai rencontré, quelques semaines plus tôt, Sophie qui, elle aussi, partait seule pour la course, on ferait donc le trajet ensemble.

Je vais être honnête, si Sophie n’avait pas été là pour partir avec moi, je ne me serais jamais levée le dimanche matin…

Départ 9 heures pour les 11,5 et 23 km

5 h 30 : Non pas déjà ! Je n’ai pas envie, en plus je ne sais pas courir sur cette distance, je vais finir au fond, sous la pluie, et ça va me gonfler ! Bon, allez, bouge-toi les fesses, c’est juste 23 km ; t’as fait la même chose la semaine dernière !

5 h 45 : Devant mon thé me vient un dilemme, soit je fais la course comme je sais bien faire, pas trop vite pour pas me faire mal et être en forme demain, soit je mets pleins gaz quitte à péter en plein vol ! Hum… Allez, pleins gaz pour aujourd’hui. De toute façon, je n’ai rien à perdre et Sophie fait la course des 11,5 km, je ne vais pas la faire attendre pendant des heures.

6 h 15 : Un dernier bisou à l’amoureux qui me demande si je suis sûre de vouloir y aller… Non, évidemment, mais je vais le faire quand même !

6 h 40 : Je retrouve Sophie et on prend le départ pour plus d’une heure de voiture, on parle de tout et de rien, on est aussi motivées l’une que l’autre à courir sous la pluie, ce matin…

7 h 45 : Voiture garée, on file récupérer nos dossards. Un petit café pour se réchauffer, je vois arriver Guillaume, croisé le mois dernier sur le Trail de l’Aïga, qui m’avait passé commande sur le shop pour sa course, livraison faite. On retourne à la voiture pour se préparer.

8 h 15 : Un autre café… Je cherche un brin de motivation de ma part, Sophie regarde sa montre, me fait signe qu’il faut partir dans peu de temps. S’échauffer, c’est bien un truc que je n’ai pas fait depuis des lustres, ça ! Bon OK, on s’échauffe, mais avant pause toilettes !

8 h 30 : Alors que le départ pour le Grand Mouflon est lancé, nous partons trottiner dans le village. Une légère pluie ne cesse de tomber, mais on papote un peu et, finalement, ces 25 minutes d’échauffement passent super vite. Je reçois un message du coach : « Bonne course, à fond ! ». OK, message bien reçu !

8 h 55 : On se place derrière l’arche de départ, je me place juste derrière les coureurs des 11,5 km. Je me demande vraiment ce qui me prend, moi qui normalement commence toujours en fin de peloton ! Quelques mots du speaker et de l’organisateur et voilà que le départ est donné.

3, 2, 1… C’est parti, un pied devant l’autre, on se retrouve à l’arrivée !

0 à 5 km – Sophie, qui était à côté de moi il y a encore quelques secondes, fait un départ qui, sur le coup, me laisse sans voix, quelle vitesse ! Allez, Po tu as dit que tu allais te donner sur cette course, alors fonce ! Le départ est sur route puis sur castine, c’est très roulant et surtout très rapide ! Ma montre sonne le premier km, houla ! calme-toi ! À cette allure-là, dans trois bornes, t’exploses !

HAAA ! Une douleur me coupe le souffle, une contracture de tout mon dos m’empêche de respirer, je baisse l’allure et j’essaie de me détendre. Impossible de respirer à pleins poumons, ça va être long. En plus, pour couronner le tout, voilà qu’une grosse poignée de coureurs, dont je fais partie, se trompe de chemin et se rajoute une boucle de 800 m, SUPER ! Mais à ce moment-là, je repense à ce que me m’a souvent dit le coach, des erreurs de parcours et des tricheries, tu en verras très souvent ; n’use pas ton énergie à t’agacer, continue de courir.

Je mets un pied devant l’autre en gardant une allure haute si possible, ces premiers kilomètres sont vraiment très roulants. Ma douleur au dos ne passe pas mais me handicape moins. On arrive au 4e km et là, ça se corse. La pente est très raide mais on peut encore courir, je grappille quelques places, on arrive dans la forêt… Boue et flaques, voire un lac qui nous sert de chemin.

5 à 10 km – Vu l’état dans lequel je suis, pas de chichis, je galope de flaque en flaque. Sur les parties trop boueuses, je ralentis pour ne pas finir les fesses au sol. On revient sur la route et je vois un peu plus loin la première grosse difficulté qui nous attend.

La pente est super-raide mais ce n’est rien comparé à l’état du terrain ! C’est clairement un passage de vaches, c’est pas possible autrement ! Je m’enfonce jusqu’à mi-mollet ! Le pré redevient un peu plus stable et je me remets à courir, je croise Maëlle au milieu de la côte. Je suis plus qu’étonnée, Maëlle a un niveau de dingue comparé à moi ! (Ça me fait plaisir de la rencontrer, la dernière fois que nous avons pris le même départ d’une course, c’était à Espelette). Elle me dit faire la course vraiment cool et être sur la reprise, je connais son niveau, et à peine la descente amorcée que la voilà déjà derrière moi.

Je galope, je me sens en superforme. Bientôt une heure que je cours et je suis déjà à plus de 9 kilomètres ; à cette allure, c’est sûr que je vais mettre bien moins de temps que prévu !

10 à 15 kmJe déchante vite. Voilà que commence l’ascension du Rocher du Diable ! C’est raide, vraiment très raide, on finit par monter sur les rochers en escaladant ! La descente fait tout aussi peur ; le culcul a failli plus d’une fois dépasser la têtete ! Je rattrape la féminine qui m’avait doublée quelques kilomètres avant, on échange deux ou trois mots rapidement, elle a un sacré niveau ! Si je fais tout pour relancer à chaque fois que c’est possible, elle part comme une bombe. Je me rapproche d’elle aux endroits les plus techniques mais, sinon, impossible de maintenir son allure. On arrive au ravito, je passe mon chemin, j’ai déjà mangé ma barre, il me reste de l’eau et un gel pour finir ! Je regarde ma montre ; il nous aura fallu plus de 30 minutes pour faire 3 kilomètres… Si le reste du parcours est comme ça, je ne suis pas au bout de mes peines !

15 à 23 km – Le chemin redevient bien plus praticable, c’est vraiment très gras. Ce qui m’empêche de courir, ce ne sont pas les côtes mais la boue. Je m’enfonce à mi-mollet à chaque fois ! Deux heures que j’ai pris le départ, je passe devant le ravitaillement des 40 km du Trail de l’Aïga, beau souvenir ! J’en profite pour prendre un gel, je commence à sentir la fatigue, et il me reste 8 kilomètres pour finir.

On passe d’un terrain boueux à la forêt, puis dans des champs. Je suis contente, j’ai réussi à trouver la motivation et l’envie pour ne pas faiblir et garder un bon rythme. C’est suffisamment rare pour le signaler ! Je voulais arriver et me dire : « Là, t’as tout donné », ne plus avoir d’énergie pour repartir. Il ne reste plus que quelques kilomètres. J’accélère l’allure, mais je me sens vraiment comme une 125 cm³ sur une piste de motos de course… Poignée à fond mais y’a rien qui sort. Non mais c’est pas possible ! J’ai envie d’aller plus vite, j’ai pas encore le cardio qui explose et pourtant, rien… Il ne me reste que quelques centaines de mètres, je passe devant des participants qui ont déjà fini. J’ai le droit à « Regarde-la, elle est encore fraîche, on dirait qu’elle n’a pas couru ! » Mais si, je vous assure, je me suis donnée, j’ai pas marché à la moindre difficulté, non, je me suis vraiment accrochée. À ce moment-là, je comprends bien pourquoi je dis que je ne trouve pas ma place sur les courses de 20 km ; j’ai envie de finir sèche comme un coucou mais mon corps, lui, en décide autrement.

Ligne d’arrivée passée, je sors du sas pour retrouver Sophie qui, en plus d’être partie ventre à terre, finit tout naturellement première féminine ! Bravo ! J’en oublie de regarder mon temps et mon classement. On discute rapidement, je mange quelques morceaux de banane et du chocolat et je file me rincer sous le jet d’eau, je suis un amas de boue !

Finalement, j’apprends sur la route du retour que j’étais sur le podium dans ma catégorie. Belle surprise et, pour une fois, je suis fière de moi, heureuse de m’être donnée à fond. Alors oui, j’arrive encore super-fraîche mais je suis entraînée à courir des heures, je fatigue moins vite qu’avant, voilà tout. Merci coach pour ces séances d’elliptique et de côtes à n’en plus finir, j’ai comme l’impression que le travail paye !

Merci aux organisateurs et bénévoles des Mouflons. Revenir un mois après l’Aïga profiter des gorges de l’Auvezère était un régal ! Une bonne ambiance et un ravito de fin digne d’un banquet ! Une course que je vous recommande de faire, en plus, il y en a pour tous les goûts avec un 11, un 23 et un 43 km !

Bravo à tous les participants, vous pouvez tous être fiers de vous, c’était une course technique et surtout boueuse ! À très vite pour une nouvelle course et de nombreux kilomètres.

Pour plus de photos, c’est ICI 

Et le classement général des courses ICI 

Le parcours et ma course sont sur STRAVA

La course en vidéo

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